La puissance de l’idée

Par Alice Rivières28 décembre 2012

Sensation de grande familiarité avec la pensée de Spinoza quand il évoque l’importance de l’idée. Je pense souvent que ce sont des idées qui vont repousser le mal en moi, pas des médicaments ni des expériences de greffes génétiques. Des idées, il faut « juste » trouver les bonnes (ma recherche depuis trois ans).

« Plus nous avons d’idées inadéquates et de tristesse, plus grande est relativement la part de nous-mêmes qui meurt ; en revanche, plus nous avons d’idées adéquates et de joies actives, plus grande est ‘la partie qui persiste, et reste indemne’, plus petite est la partie qui meurt et qui est touchée par le mauvais. » Spinoza, Ethique, V, 38-40, note 18 p. 62.

Les idées adéquates, dans l’esprit de Spinoza, sont celles qui engendrent des rapports de composition et non de décomposition.

« La joie, a écrit Spinoza, est ce qui traduit une augmentation de la puissance d’agir, c’est-à-dire aussi de penser et d’imaginer, et elle a quelque chose à voir avec un savoir, mais un savoir qui n’est pas d’ordre théorique, parce qu’il ne désigne pas d’abord un objet, mais le mode d’expérience même de celui qui en devient capable. La joie, pourrait-on dire, est la signature de l’événement par excellence, la production-découverte d’un nouveau degré de liberté, conférant à la vie une dimension supplémentaire, modifiant par là même les rapports entre les dimensions déjà habitées. Joie du premier pas, même inquiet. » Isabelle Stengers, Au temps des catastrophes, p. 204.

Alors, nous y voilà. En créant Dingdingdong, nous sommes en train de franchir ce premier pas – tremblants de joie et d’inquiétude face à la tâche infinie, gorgée de vie, qui nous mènera non pas à la bonne définition de la maladie de Huntington, mais à la mise en œuvre de sa bonne composition.


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